NETTER

Crédits Photos Antoine Séguin, Lena Guillo

Le programme de l’opération défini des objectifs ambitieux : une centaine de logements, une crèche de 99 berceaux, une voirie publique et le dégagement d’une emprise extension du jardin Débergue. Pour y répondre, le projet s’appuie donc sur l’analyse transversale de la situation du terrain, des avoisinants et opportunités règlementaires existantes et nouvelles. Deux nouveaux bâtiments de logements en R+8 occupent les dents creuses sur l’avenue Netter parachevant le gabarit de l’avenue. L’un d’eux dégage un porche public ouvrant sur la voirie nouvelle, dont l’implantation constitue la clef de voute de l’opération. Ainsi la voirie se prolonge jusqu’à la cité Débergue, dégageant au sud une parcelle étroite mais amplement constructible. Sur cette dernière un bâtiment fin accueille logements et crèche, en jouant entre adossement aux héberges mitoyennes et ouverture au droit de la cour du 71 avenue de Netter, pour tirer le meilleur parti des orientations solaires et urbaines.

Cette stratégie permet de constituer le versant urbain du projet et de dégager ainsi plus de la moitié du terrain pour l’extension du jardin Débergue, dont le désenclavement résulte de la création de deux nouveaux accès depuis la voirie nouvelle. Enfin un dernier bâtiment plot de forme hexagonale, accueillant 31 logements, vient s’implanter dans une parcelle autonome à l’interface entre le jardin existant et son extension. La générosité de l’emprise restitué au parc est rendue possible par l’efficacité programmatique du versant urbain de l’opération. Le dispositif urbain ainsi constitué consolide les orientations arrière des fronts bâtis majeurs de l’ilots, autant qu’il réconcilie les disparités des échelles bâties existantes. Il complète et désenclave le parc tout en préservant son caractère de paysage intérieur secret mais ouvert à tous. En cela le projet reste fidèle aux singularités urbaines de ville de Paris.

Dans la continuité du partie pris urbains, l’architecture accompagne cette dualité réconciliée entre versant urbain et paysager. Le bâtiment plot inséré dans le parc, projette de généreux balcons filants, qui constituent à la fois une mise à distance neutralisant les promiscuités avec l’espace public du jardin et des prolongements généreux pour les logements. Les façades revêtues de bois canelé viennent parfaire l’impression d’habiter le parc.

Les bâtiments du versant urbain adoptent quant à eux, une expression géométrique simple et rationnelle, dégageant de grande ouverture notamment vers le parc. Les modénatures et relief des façades en béton enrichissent l’écriture architecturale qui révèle, par le polissage du béton, une teinte ocre évoquant la pierre de Paris. Les corniches, éléments de similitude avec le bâtiment plot, viennent donner une lecture d’ensemble aux quatre bâtiments et souligne le caractère résidentiel des bâtiments. La variété des situations bâties génère une grande richesse dans la typologie des logements qui bénéficient tous de multiples orientations même dans le cas des étages courants du bâtiment plot dont la forme hexagonale révèle ici son intérêt. Enfin la crèche occupe les deux premiers étages du bâtiment le plus en longueur. Adressée sur la voirie nouvelle, elle se place ainsi en retrait des voies majeures bordant l’ilot, adoptant un rapport privilégié au jardin Débergue et à son extension.

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